GNU/Linux. Shareware, freeware, gratuiciel ... autant de notions souvent entendues mais rarement expliquées.
Cette page a pour objectif de clarifier un peu tout ça !
Pour permettre une meilleure compréhension, quelques rappels sont nécessaires :
Un logiciel, payant ou non, est en général accompagné d'une licence décrivant ses conditions d'utilisation et de diffusion. Elle offre plus ou moins de libertés à l'utilisateur. Il est donc indispensable de la lire avant l'installation d'un programme. Elle vous est d'ailleurs souvent présentée au cours de l'installation (vous savez, le texte où vous cliquez rapidement sur Accepter sans le lire )
Les licences sont très nombreuses, et permettent de classer les programmes en deux catégories.
C'est un logiciel où seule la forme binaire est distribuée à l'utilisateur. Celui-ci peut être payant (cas assez fréquent), mais aussi gratuit (on parle alors de freeware ou gratuiciel), ou en version demo (trial) pendant une période d'essai (shareware ou partagiciel). La licence de ce type de logiciel ne permet aucune modification du programme.
De plus, elle apporte souvent des restrictions d'usage supplémentaires : ainsi, selon les cas, l'installation sur plusieurs postes peut être interdite (cas assez fréquent), de même que la diffusion du programme, la modification ou même simplement l'étude de son fonctionnement, etc.
Extrait de la page http://www.gnu.org/philosophy/free-sw.fr.html
Un logiciel libre est un logiciel dont la licence respecte ces 4 libertés. Un logiciel libre peut donc être ... payant ! (rassurez-vous, les tarifs sont le plus souvent très raisonnables, rien à voir avec les logiciels d'autres systèmes payants tel Windows, macOsX...).
Il existe de nombreuses licences offrant ces 4 libertés :
Aux débuts de l'informatique, et jusqu'à la fin de années 70, les logiciels étaient le plus souvent libres (y compris pilotes et systèmes d'exploitation), ce qui permettait leur amélioration constante. À l'époque, il ne serait venu à l'idée de personne d'acheter du matériel sans les spécifications techniques et le code source du pilote (ou du système d'exploitation). Le développement de l'informatique se faisait surtout dans les milieux universitaires et de la recherche, les bogues étaient fréquents, et il fallait souvent mettre les mains dans le cambouis pour que tout fonctionne. Il était donc naturel de faire profiter tout le monde des corrections, améliorations, etc...
Ce n'est que progressivement que des licences de plus en plus restrictives sont apparues touchant finalement la totalité des logiciels (pilotes, programmes, systèmes d'exploitation).
Pour contrer ce mouvement de fond, c'est en 1983 que Richard Stallman lance le projet GNU, afin de créer un système d'exploitation libre et complet.
GNU (prononcer "gnou") signifie «GNU's Not UNIX» (GNU N'est pas UNIX). Comprenez par là que le projet GNU, tout en s'inspirant du système d'exploitation UNIX (avec lequel il reste compatible), en diffère fondamentalement par l'état d'esprit : «ramener l'esprit de coopération qui prévalait dans la communauté informatique dans les jours anciens».
Le projet mit plusieurs années pour se mettre en place. Il fallut écrire une licence permettant de donner un cadre juridique sécurisant (la GPL), puis développer un à un tous les outils nécessaires (notons en particulier le compilateur GCC, l'éditeur de texte Emacs, puis l'environnement graphique GNOME ...).
C'est finalement un informaticien finlandais du nom de Linus Torvalds qui apportera en 1992 l'élément clé, le noyau de ce système d'exploitation : Linux. Cela explique pourquoi les puristes parlent aujourd'hui du système GNU/Linux.
Dès lors, les licences libres permettant une amélioration rapide des différents programmes, l'évolution du système sera exponentielle... certains racontent même qu'il est possible aujourd'hui avec GNU/Linux de faire de la Musique Assistée par Ordinateur !
Quelques liens :
Il ne faut pas pour autant croire que le projet GNU est arrivé à ses fins ! N'oublions pas que l'objectif initial était de développer un système entièrement libre.
Il reste beaucoup de domaines dans lesquels des alternatives libres restent à développer (par exemple les BIOS, un nombre important de pilotes de cartes graphiques, etc.), et un certain nombre de fabricants refusent toujours de s'orienter dans cette démarche.
Au contraire, ils tentent parfois de développer des applications certes compatibles avec le système GNU/Linux, mais couvertes par des licences propriétaires contraires à l'esprit du logiciel libre (pas d'accès au code source, interdiction d'apporter des modifications, etc.).
Certains voient d'un mauvais œil cette introduction de modules (souvent appelés BLOB) dont nul (à par les fabricants) ne sait ce qu'il font exactement, ce qui risque à terme de se révéler préjudiciable pour la sécurité d'un système jusque-là plutôt épargné de ce point de vue.
N'oublions pas qu'il existe des précédents célèbres dans l'univers du logiciel propriétaire où les spywares sont devenus une réelle plaie, et où il devient même risqué d'utiliser un lecteur multimédia , un pilote d'imprimante ou même de lire un simple CD-audio.
Dites, vous ne voudriez pas que votre pingouin ressemble à ça un jour ?
La licence GPL a inspiré au-delà des frontières du monde de l'informatique...
En se basant sur les libertés qu'elle offre, d'autres licences sont apparues, en particulier dans les milieux artistiques, pour offrir au public de nouvelles libertés d'utilisation :
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Au travers de ce site, vous entendrez beaucoup parler de logiciels libres ... pourtant, ceux-ci ne sont pas spécifiques au monde Cette page a pour objectif de clarifier un peu tout ça !
Table des matières
Un "logiciel", c'est quoi ?
Pour permettre une meilleure compréhension, quelques rappels sont nécessaires :
- L'ordinateur est un monde où le système binaire règne en seul maître à bord. Chaque information, chaque instruction, chaque opération doit donc se présenter sous la forme d'une série de 0 et de 1 pour que l'ordinateur puisse en faire quelque chose. Dans ce monde, "2" s'écrit "10" et "10" s'écrit "1010"
- Heureusement, pour nous permettre une utilisation plus simple, des programmes font toutes ses conversions et s'occupent par exemple de convertir l'instruction "Joue moi un La 440" en suite de 0 et de 1 compréhensible par l'ordinateur.
- Les programmes n'échappent pas à la règle : pour pouvoir être utilisables sur l'ordinateur, ils doivent eux aussi n'être composés que de 0 et de 1 ! Pour simplifier la création de programmes, le langage machine étant assez complexe, différents langages de programmation ont été mis au point. Ils offrent entre autres la possibilité d'écrire des programmes dans un langage plus facilement compréhensible pour un humain.
- Un programme existe donc sous deux formes, et pour faciliter la compréhension, une analogie souvent utilisée est celle de la cuisine :
- le code source : c'est le programme sous une forme que le programmateur peut comprendre. Sous cette forme, le programme est inutilisable par l'ordinateur. C'est la recette de cuisine.
- la forme binaire : celle que l'ordinateur peut utiliser et qu'il faudra donc installer pour pouvoir l'utiliser. C'est le plat cuisiné, prêt à manger.
- L'opération qui permet de passer du code source à la forme binaire s'appelle compilation. Elle utilise un programme essentiel : le compilateur. Sous Linux vous pourrez trouver les programmes sous ces deux formes, la forme binaire étant plus rapide et plus simple à installer, la forme "source" vous permettant d'installer le programme (voire de l'optimiser) si vous ne le trouvez sous forme binaire.
- Le compilateur est aussi un programme... Qui de la poule ou de l'œuf ? Si ces aspects vous intéressent, il vous faudra consulter d'autres sites, par exemple http://fr.wikipedia.org/wiki/Programmation. Sachez que les compilateurs actuels sont généralement écrits dans le langage qu'ils doivent compiler : c'est à dire qu'ils sont capables de se compiler eux-mêmes
Une "licence", c'est quoi ?
Un logiciel, payant ou non, est en général accompagné d'une licence décrivant ses conditions d'utilisation et de diffusion. Elle offre plus ou moins de libertés à l'utilisateur. Il est donc indispensable de la lire avant l'installation d'un programme. Elle vous est d'ailleurs souvent présentée au cours de l'installation (vous savez, le texte où vous cliquez rapidement sur Accepter sans le lire )
Les licences sont très nombreuses, et permettent de classer les programmes en deux catégories.
Un "logiciel propriétaire", c'est quoi ?
C'est un logiciel où seule la forme binaire est distribuée à l'utilisateur. Celui-ci peut être payant (cas assez fréquent), mais aussi gratuit (on parle alors de freeware ou gratuiciel), ou en version demo (trial) pendant une période d'essai (shareware ou partagiciel). La licence de ce type de logiciel ne permet aucune modification du programme.
De plus, elle apporte souvent des restrictions d'usage supplémentaires : ainsi, selon les cas, l'installation sur plusieurs postes peut être interdite (cas assez fréquent), de même que la diffusion du programme, la modification ou même simplement l'étude de son fonctionnement, etc.
Un "logiciel librel, c'est quoi ?
Extrait de la page http://www.gnu.org/philosophy/free-sw.fr.html
L'expression «Logiciel libre» fait référence à la liberté et non pas au prix. Pour comprendre le concept, vous devez penser à la «liberté d'expression», pas à «l'entrée libre». L'expression «Logiciel libre» fait référence à la liberté pour les utilisateurs d'exécuter, de copier, de distribuer, d'étudier, de modifier et d'améliorer le logiciel. Plus précisément, elle fait référence à quatre types de liberté pour l'utilisateur du logiciel : 1) La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0). 2) La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de l'adapter à vos besoins (liberté 1). Pour ceci l'accès au code source est une condition requise. 3) La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin, (liberté 2). 4) La liberté d'améliorer le programme et de publier vos améliorations, pour en faire profiter toute la communauté (liberté 3). Pour ceci l'accès au code source est une condition requise.
Un logiciel libre est un logiciel dont la licence respecte ces 4 libertés. Un logiciel libre peut donc être ... payant ! (rassurez-vous, les tarifs sont le plus souvent très raisonnables, rien à voir avec les logiciels d'autres systèmes payants tel Windows, macOsX...).
Il existe de nombreuses licences offrant ces 4 libertés :
- La GNU GPL ou General/GNU Public Licence. La plus célèbre et la plus courante ! Issue du projet GNU, elle est utilisée pour de nombreux programmes sous Linux (dont le noyau lui-même). Une de ses particularités réside dans le fait qu'un produit dérivé d'un programme sous licence GPL ne peut offrir moins de libertés que le programme dont il s'inspire. Elle a fait l'objet d'une mise à jour (GPL2 puis GPL3) et existe donc en plusieurs versions.
- La LGPL, sœur moins contraignante de la GPL.
- La licence BSD. À la différence de la GPL, elle n'est pas contaminante : toute personne peut réutiliser le logiciel, même dans un projet propriétaire.
- La licence CeCILL (CEA CNRS INRIA Logiciel Libre) d'origine française.
- La liste est longue. Plus d'infos sur le site WikiPédia.
Le projet GNU
Aux débuts de l'informatique, et jusqu'à la fin de années 70, les logiciels étaient le plus souvent libres (y compris pilotes et systèmes d'exploitation), ce qui permettait leur amélioration constante. À l'époque, il ne serait venu à l'idée de personne d'acheter du matériel sans les spécifications techniques et le code source du pilote (ou du système d'exploitation). Le développement de l'informatique se faisait surtout dans les milieux universitaires et de la recherche, les bogues étaient fréquents, et il fallait souvent mettre les mains dans le cambouis pour que tout fonctionne. Il était donc naturel de faire profiter tout le monde des corrections, améliorations, etc...
Ce n'est que progressivement que des licences de plus en plus restrictives sont apparues touchant finalement la totalité des logiciels (pilotes, programmes, systèmes d'exploitation).
Pour contrer ce mouvement de fond, c'est en 1983 que Richard Stallman lance le projet GNU, afin de créer un système d'exploitation libre et complet.
GNU (prononcer "gnou") signifie «GNU's Not UNIX» (GNU N'est pas UNIX). Comprenez par là que le projet GNU, tout en s'inspirant du système d'exploitation UNIX (avec lequel il reste compatible), en diffère fondamentalement par l'état d'esprit : «ramener l'esprit de coopération qui prévalait dans la communauté informatique dans les jours anciens».
Le projet mit plusieurs années pour se mettre en place. Il fallut écrire une licence permettant de donner un cadre juridique sécurisant (la GPL), puis développer un à un tous les outils nécessaires (notons en particulier le compilateur GCC, l'éditeur de texte Emacs, puis l'environnement graphique GNOME ...).
C'est finalement un informaticien finlandais du nom de Linus Torvalds qui apportera en 1992 l'élément clé, le noyau de ce système d'exploitation : Linux. Cela explique pourquoi les puristes parlent aujourd'hui du système GNU/Linux.
Dès lors, les licences libres permettant une amélioration rapide des différents programmes, l'évolution du système sera exponentielle... certains racontent même qu'il est possible aujourd'hui avec GNU/Linux de faire de la Musique Assistée par Ordinateur !
Quelques liens :
- Le site francophone de la FSF (Free Software Fondation)
- La traduction d'un célèbre texte sur le développement de logiciels libres : La cathédrale et le bazar.
- La traduction d'un excellent livre, témoignages de grands acteurs du logiciel libre Tribune Libre. (format pdf, 400 pages)
Perspectives
Il ne faut pas pour autant croire que le projet GNU est arrivé à ses fins ! N'oublions pas que l'objectif initial était de développer un système entièrement libre.
Il reste beaucoup de domaines dans lesquels des alternatives libres restent à développer (par exemple les BIOS, un nombre important de pilotes de cartes graphiques, etc.), et un certain nombre de fabricants refusent toujours de s'orienter dans cette démarche.
Au contraire, ils tentent parfois de développer des applications certes compatibles avec le système GNU/Linux, mais couvertes par des licences propriétaires contraires à l'esprit du logiciel libre (pas d'accès au code source, interdiction d'apporter des modifications, etc.).
Certains voient d'un mauvais œil cette introduction de modules (souvent appelés BLOB) dont nul (à par les fabricants) ne sait ce qu'il font exactement, ce qui risque à terme de se révéler préjudiciable pour la sécurité d'un système jusque-là plutôt épargné de ce point de vue.
N'oublions pas qu'il existe des précédents célèbres dans l'univers du logiciel propriétaire où les spywares sont devenus une réelle plaie, et où il devient même risqué d'utiliser un lecteur multimédia , un pilote d'imprimante ou même de lire un simple CD-audio.
Dites, vous ne voudriez pas que votre pingouin ressemble à ça un jour ?
Un effet boule de neige ?
La licence GPL a inspiré au-delà des frontières du monde de l'informatique...
En se basant sur les libertés qu'elle offre, d'autres licences sont apparues, en particulier dans les milieux artistiques, pour offrir au public de nouvelles libertés d'utilisation :
- Les licences Creatives Commons. Il s'agit d'un groupe de licences permettant aux artistes d'offrir en fonction de leurs souhaits plus ou moins de libertés à leur public. L'artiste peut ainsi autoriser ou non les usages commerciaux, la création d’œuvres dérivées ... Tiens, jetez donc un œil à la licence de cette page ... Le site de CC.
- La licence Art Libre. Licence libre écrite en français et adaptée aux créations artistiques. Présentation sur le site Wikipédia. Le site internet officiel.
- Si la musique libre vous intéresse, internet est une vraie mine d'or ... Consultez par exemple La page Musique Libre de Wikipédia , Le site de Dogmazic , celui de Jamendo ...
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