[Mastering] Klezmob, musique klezmer
Bonjour à tous,
Voilà la description précise de mon flux de travail pour la réalisation d'un master CD en utilisant linux.
J'ai été contacté par le groupe allemand Klezmob pour réaliser le mastering de leur enregistrement. Il s'agit d'un groupe local de musique klezmer. L'enregistrement a été effectué par une autre personne, un ami ingé son du groupe.
Il est décidé que je leur délivre une image DDP, une image.cue pour qu'ils puissent en graver une première fournée à la main avant un gros concert (oui, ils étaient à la bourre), ainsi que des versions sans perte haute qualité de chaque morceau. Et de bons MP3.

Bref je ne pouvais rien faire dessus. Les morceaux etaient limités à mort et plutôt distordu et avec des niveaux true peak qui dépassaient 0dB.
Je lui demande donc de m'envoyer les morceaux sans les effets sur le master. Et de m'envoyer une copie d'écran des greffons utilisés sur le master pour avoir une idée de ce qu'il avait fait.
Pour info, il avait compressé avec une émulation d'un Fairchild 670. Bref le truc le moins transparent du monde et avec un taux de distorsion à faire pâlir un ampli guitare. Puis une émulation de bande (distorsion+bruit), une émulation du maag eq pour remonter les très aigus, et enfin le bon gros wave maximiser pour faire sonner ça très fort.
Je me retrouvais avec des morceaux qui avaient une dynamique très faible, des différences de niveau et qui en plus ne sonnaient pas si fort.
(Je ne remets pas en question une telle chaîne sur un master, ça peut être ce qu'il faut pour du rock, mais pas pour un groupe acoustique comme celui là)
Je commence par aligner les morceaux sur différentes pistes, puis d'écouter les enchaînements entre eux. Je règle les pauses entre eux. Les 2 derniers morceaux sont des enregistrements live, en accord avec le groupe, je rajoute quelques applaudissements afin que le public ait l'air plus nombreux.
Pour des raisons de compatibilité avec la norme CD Redbook, je laisse un blanc de 2 secondes avant le début du premier morceau.
Je fais un premier export et demande au groupe de valider les transitions entre les différents morceaux.
Après validation du groupe, je crée d'abord dans ma session les marqueurs de CD ainsi que les différents marqueurs d'intervalles. Pourquoi les deux ?
Les marqueurs de CD vont être utilisés pour la création du master cue et DDP.
Les intervalles seront utilisées pendant l'export pour exporter chaque morceau indépendamment du master.
Je règle ensuite à l'oreille le niveau moyen de chaque morceau de manière à ce que les niveaux soient cohérents entre eux. Le mix avait été bien fait, je ne change les niveaux que d'un ou deux dB en plus ou en moins pour avoir une base de travail cohérente.
J'utilise pour ça le gain de région, mais j'aurais pu aussi bien utiliser le trim ou le fader de chaque piste. Plutôt le trim d'ailleurs, si on a besoin d'ajouter des traitements par piste.
J'utilise ensuite l'égaliseur x42 pour corriger l'égalisation des morceaux live afin qu'ils sonnent au plus proche des autres.
Note : le collègue qui a fait le mix a utilisé les mêmes réglages pour les morceaux, je n'avais donc que très peu de correction individuelle de timbre à faire.
J'analyse ensuite le spectre de chaque morceau et je remarque un pic plutôt brutal à 75Hz sur chaque piste. J'en conclue à un excès de zèle dans les basses ou bien un défaut de monitoring. Ces basses mangent du headroom et n'ajoutent rien aux morceaux.
Avec un compresseur multibande, je compresse uniquement les basses pour améliorer le headroom. J'enlève ensuite du bas vers 75Hz avec un égaliseur pour affiner le résultat.
J'envoie ensuite les pistes stéréo vers un compresseur analogique Sknote Leso (diy).
C'est ultra transparent et rapide. Je grignote de 1 à 4 dB sur les crêtes avant de renvoyer vers une piste dans ardour.
Le compresseur Leso permet d'égaliser le Sidechain. Je baisse les basses dans le circuit de Sidechain afin que le compresseur réagisse moins à celles ci et éviter un effet de pompage malvenu.
Puis je limite avec le limiteur calf. Il ne m'avait pas vraiment convaincu jusque là, mais finalement il a bien marché ce coup ci. il faut quand même penser à baisser la sortie (-0.7 dB pour moi) afin d'éviter les pics intersamples.
voilà pour les traitements. Je parle de l'export dans le prochain post.
Voilà la description précise de mon flux de travail pour la réalisation d'un master CD en utilisant linux.
Le projet
J'ai été contacté par le groupe allemand Klezmob pour réaliser le mastering de leur enregistrement. Il s'agit d'un groupe local de musique klezmer. L'enregistrement a été effectué par une autre personne, un ami ingé son du groupe.
Il est décidé que je leur délivre une image DDP, une image.cue pour qu'ils puissent en graver une première fournée à la main avant un gros concert (oui, ils étaient à la bourre), ainsi que des versions sans perte haute qualité de chaque morceau. Et de bons MP3.
Réception du projet
J'ai reçu les morceaux de leur pote ingé son qui les avait déjà masterisé.
Bref je ne pouvais rien faire dessus. Les morceaux etaient limités à mort et plutôt distordu et avec des niveaux true peak qui dépassaient 0dB.
Je lui demande donc de m'envoyer les morceaux sans les effets sur le master. Et de m'envoyer une copie d'écran des greffons utilisés sur le master pour avoir une idée de ce qu'il avait fait.
Pour info, il avait compressé avec une émulation d'un Fairchild 670. Bref le truc le moins transparent du monde et avec un taux de distorsion à faire pâlir un ampli guitare. Puis une émulation de bande (distorsion+bruit), une émulation du maag eq pour remonter les très aigus, et enfin le bon gros wave maximiser pour faire sonner ça très fort.
Je me retrouvais avec des morceaux qui avaient une dynamique très faible, des différences de niveau et qui en plus ne sonnaient pas si fort.
(Je ne remets pas en question une telle chaîne sur un master, ça peut être ce qu'il faut pour du rock, mais pas pour un groupe acoustique comme celui là)
Préparation
J'utilise ardour pour créer ce master.Je commence par aligner les morceaux sur différentes pistes, puis d'écouter les enchaînements entre eux. Je règle les pauses entre eux. Les 2 derniers morceaux sont des enregistrements live, en accord avec le groupe, je rajoute quelques applaudissements afin que le public ait l'air plus nombreux.
Pour des raisons de compatibilité avec la norme CD Redbook, je laisse un blanc de 2 secondes avant le début du premier morceau.
Je fais un premier export et demande au groupe de valider les transitions entre les différents morceaux.
Après validation du groupe, je crée d'abord dans ma session les marqueurs de CD ainsi que les différents marqueurs d'intervalles. Pourquoi les deux ?
Les marqueurs de CD vont être utilisés pour la création du master cue et DDP.
Les intervalles seront utilisées pendant l'export pour exporter chaque morceau indépendamment du master.
Analyse et traitements correcteurs
Je règle ensuite à l'oreille le niveau moyen de chaque morceau de manière à ce que les niveaux soient cohérents entre eux. Le mix avait été bien fait, je ne change les niveaux que d'un ou deux dB en plus ou en moins pour avoir une base de travail cohérente.
J'utilise pour ça le gain de région, mais j'aurais pu aussi bien utiliser le trim ou le fader de chaque piste. Plutôt le trim d'ailleurs, si on a besoin d'ajouter des traitements par piste.
J'utilise ensuite l'égaliseur x42 pour corriger l'égalisation des morceaux live afin qu'ils sonnent au plus proche des autres.

J'analyse ensuite le spectre de chaque morceau et je remarque un pic plutôt brutal à 75Hz sur chaque piste. J'en conclue à un excès de zèle dans les basses ou bien un défaut de monitoring. Ces basses mangent du headroom et n'ajoutent rien aux morceaux.
Avec un compresseur multibande, je compresse uniquement les basses pour améliorer le headroom. J'enlève ensuite du bas vers 75Hz avec un égaliseur pour affiner le résultat.
Traitement analogique
J'envoie ensuite les pistes stéréo vers un compresseur analogique Sknote Leso (diy).
C'est ultra transparent et rapide. Je grignote de 1 à 4 dB sur les crêtes avant de renvoyer vers une piste dans ardour.

Derniers traitements
Une fois sur ma nouvelle piste, j'applique un tout petit peu d'égalisation vers 16kHz pour ajouter de l'airPuis je limite avec le limiteur calf. Il ne m'avait pas vraiment convaincu jusque là, mais finalement il a bien marché ce coup ci. il faut quand même penser à baisser la sortie (-0.7 dB pour moi) afin d'éviter les pics intersamples.
voilà pour les traitements. Je parle de l'export dans le prochain post.