Historique: MIDI
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Table des matières
Introduction
Le MIDI (Musical Instrument Digital Interface) est un protocole numérique de communication "universel" crée pour les applications musicales, dont le lancement officiel remonte a 1983.La norme MIDI est un protocole de communication (code MIDI) permettant de faire communiquer entre eux des instruments de musique électronique avec des ordinateurs ou d'autres machines (boite a rythme, expandeur, synthétiseur...)
Historique
Dans les années 70, certains constructeurs avait imaginé pour leurs gammes de synthétiseurs différents moyens pour les faire jouer entre eux, c'était très expérimental, peu fiable et souvent monophonique (bien que le standard CV eut un succès d'estime pour certains instruments plus ou moins compatibles). Il fallait en fait rester dans la même marque pour espérer faire communiquer certains instruments entre eux. C'était vraiment l'anarchie totale et quand on pense au prix de ces instruments à l'époque... mais c'était aussi la découverte d'un monde de la synthèse incroyable avec essais et expérimentations par des groupes mythiques Pop Rock tel Pink Floyd, Genesis, Kraftwerk, Emerson Lake & Palmer ou des artistes comme Wendy carlos, Klauss Shultz, Jean-michel Jarre... bref un véritable miroir ayant fait rêver de très nombreux musiciens amateurs.C'est donc début des années 80 que les constructeurs d'instruments de musique décident de créer un protocole de communication permettant d'abord de relier entre eux les synthétiseurs (grâce à l''émergence des puces pouvant gérer des flux numériques). En 1982, ce nouveau standard naissait grâce à la collaboration de certains constructeurs très impliqués dans la constructions de synthétiseurs tournés vers l'analogique à commande numérique puis totalement numérique (Sequential circuit, Roland, Oberheim, Korg, Yamaha, E-mu entre autre).
Les premiers synthétiseurs MIDI furent le Prophet 600 (Sequential Circuits), le jupiter 6 et Jx3p (Roland) et le DX7 (Yamaha). Ce fut une véritable révolution !, par la suite d'autres instruments de musique furent équipés de cette interface tels des boite à rythmes, échantillonneurs, expandeurs, accordéons... C'est unique dans l'histoire de l'informatique, car ce standard fut adopté par une multitudes de marques et surtout codifié par la MMA (MIDI Manufacturers Association) voir : http://www.midi.org/
Rapidement, de nombreux synthétiseurs abordables apparurent ( Casio Cz10, Roland D10 / D20, Yamaha Dx11, Korg 707...) démocratisant totalement l'utilisation de cette norme.
Le monde MIDI n'est pas réservé qu'aux clavier puisqu'il existe d'autres interfaces pouvant être reliés avec des capteurs / convertisseurs: Basses, Batterie, Guitares, Instruments à vent... harpe à rayon laser 😁 (véridique). Les possibilités sont infinies; bien sur avec l'avènement de la MAO d'autres boîtiers "magiques" apparurent sur le marché tel des surfaces de contrôle, des tables de mixages et a même touché le monde de l'audiovisuel avec la gestion de la lumière...
Connectique
Les prises Midi se présentent sous la forme de connecteurs DIN 5 broches à 180°. Ce type de prise n'étant quasiment pas ou plus utilisé en audio, il devenait facile de brancher et de connecter plusieurs appareils ensemble sans se tromper (enfin presque ❗. Seules les broches 4 et 5 sont utilisés et un câble MIDI ne doit pas excéder une quinzaine de mètre (le courant véhiculé étant très faible, de l'ordre de 5 milliampère).Il existe donc 3 prises MIDI:
- La Prise MIDI Out qui permet d'envoyer des données
- La Prise MIDI In qui permet de recevoir des données
- La Prise MIDI Thru (à travers ❗ qui sert en fait de relais et n'est pas forcement implanté dans l'instrument (n'étant pas indispensable mais bien pratique parfois).
Technique
L'interface MIDI est de type liaison série (les données sont transmises les une après les autres) et asynchrone (facile à mettre en oeuvre et bien adaptée pour le jeu des musicien).Son débit est de 31250 bauds (bits par seconde), l'interface transmet donc plus de 3000 octets par seconde.
Ce débit semble élevé mais il est pourtant possible de le saturer si l'on envoie trop d'informations.
Lors de la transmission, chaque octet (8 bits) est encadré d'un bit de start (départ) avec une valeur 0 et un bit de stop avec un valeur de 1 (ceci afin que le ou les récepteurs puissent détecter la présence d' informations).
Ce qui donne ceci :
1 (bit de stop) (données sur 1 octet (exemple 01101100)]) 0 (bit de start)
Pour une information (notes, contrôle), on peut avoir besoin de plusieurs données, nous verrons plus loin le détail de certaines...
Dans le cas d'envoi de données en system exclusive (propre à chaque appareil), les informations peuvent être très longues (et parfois bloquer certains appareils).
Un appareil équipé d'une interface MIDI émet, sur 16 canaux différents et indépendants, ce qui permet de piloter 16 instruments différents ou 16 sons différents via le même instrument.
Des données binaires correspondant aux différentes actions effectuées par l'instrumentiste en jouant sont envoyés tel : l'enfoncement / relâchement de notes, la vélocité, le changement de programme, coup de molette ou de pitch bend, modulation....
Toutes ces données sont immédiatement interprétées par n'importe quel autre appareil MIDI, en temps réel, sans devoir traduire ou modifier quoi que ce soit à condition que l'instrument récepteur puissent accepter certaines données (certains instruments en début de gamme ne pouvant interpréter toutes les données).
Le langage MIDI
Ce langage permet de traduire donc le jeu du musicien en événements informatique compréhensible par la machine (cas d'un ordinateur) ou d'un instrument.Nous avons donc le schéma suivant :
Musicien (ou musicienne 😊 > capteurs (clavier, convertisseur) > logiciel de mise en forme (type matériel ou logiciel) > interface MIDI émettrice > interface MIDI réceptrice > logiciel de remise en forme ! ( type matériel ou logiciel) > instrument (matériel ou logiciel) > système d'écoute.
Les informations MIDI sont divisés en 2 sortes :
Les statuts (status) et les données (data)
- Les statuts définissent la commande réalisé par le musicien (enfoncement d'une touche, relâchement, commande de modulation...)
- Les données définissent la valeur (hauteur de la note, vélocité...)
L'évènement le plus utilisé (pour un musicien bien sur 😊 est l'envoi de notes.
Lorsqu'une note est émise, le premier octet (statut) représente l'action de départ de la note ainsi que le numéro du canal (1 à 16) ce qui donne : Note On + numéro de canal
le deuxième octet représente la hauteur de la note (128 hauteurs différentes pouvant être adressées) et le troisième la vélocité (toujours sur 128 valeurs), ce qui nous donne:
- Note ON / canal - Hauteur de la note - vélocité
- Note OFF / canal - Hauteur de la note - vélocité (généralement à zéro)
Les contrôleurs sont très utilisés et il y a théoriquement 128 contrôleurs.
> Le contrôleur de volume (valeur 7) est donc chargé de régler le niveau de sortie global du signal avec une valeur comprise entre 0 et 127 (à ne pas confondre avec la vélocité d'une note qui n'agit que sur un seul événement).
> Le contrôleur de balance permet d'affecter une part égale au signaux Gauche ou Droite, sa valeur centrale est fixée à 64 (0=tout à gauche, 127=tout à droite)
Ce dernier contrôleur est d'ailleurs plus souvent utilisé (comme d'autres) avec les séquenceurs.
Pour conclure sur ce sujet, le message MIDI pour chaque action est formé d'un Statut + données (le nombre de données étant variable en fonction du type de message).
Schémas de connections
Clavier pilotant un autre clavier
- L’instrument 1 est nommé Clavier maître, il pilote l’instrument 2 nommé esclave.
Cette configuration permet donc de jouer plusieurs sons en même temps à partir d’un seul clavier, en fait l’instrument 2 joue le rôle de boite à sons ; son clavier n’étant pas utilisé. Il joue le rôle d’expandeur (instrument sans commande autonome). Il existe d’ailleurs plusieurs modèles spécifiquement conçus pour être pilotés (voir plus loin).
Le langage MIDI prend toute son importance grâce à un câble reliant les deux appareils. La sortie Out de l’instrument 1 est reliée à l’entrée In de l’instrument 2.
La norme MIDI permettant de définir plusieurs paramètres tel le numéro de canal, les changements de sons, de volume...., on peut envoyer différents réglages (les possibilités dépendant des instruments connectés).
- C'était une configuration très utilisés avant l'utilisation des ordinateurs
Cette configuration est adaptée à la scène, elle peut être employée en Home Studio (Studio à la maison). La solution de l'expandeur est vraiment plus efficace.
Clavier pilotant un ou plusieurs expandeurs
C'est le même schéma que ci-dessus à la différence que l'expandeur n'ayant pas de clavier (c'est en quelque sorte une « boite à sons » 😊
Remarquez l'utilité de la prise thru (à travers), permettant de relier en série plusieurs expandeurs (dans la limite de 3 / 4 à cause de la dégradation du signal).
La portabilité est meilleure, donc idéal sur scène.
Clavier pilotant un ordinateur
Cas très fréquent aujourd'hui, le clavier pilote est souvent "muet", les sons sont issues de l'ordinateur par synthèse virtuelle ou tables d'ondes.
Il faut bien comprendre que la norme MIDI est toujours présente MAIS que les prises peuvent changer ! On trouve donc plusieurs solutions de branchements:
- Clavier maître (pilote) disposant d'une sortie MIDI OUT format DIN
Connecteur MIDI IN dans MIDI OUT (sortie clavier) > Connecteur USB (actuel bien que sujet à décrochages, blocages suivant marques ❗.
à noter qu'il n'y a pas (généralement) de prise MIDI IN dans le clavier maître sauf dans le cas ou ce dernier disposerait d'un générateur sonore ou de possibilités de mémorisations (échange de données).
- Clavier maître (pilote) disposant d'une sortie USB et branché directement en USB sur l'unité centrale (pratique mais attention une fois de plus aux décrochages divers suivant le modèle).
Basse ou Guitare pilotant un expandeur
Un capteur (micro) est inséré sous les cordes pour analyser la fréquence et la transformer en événements MIDI, toute la difficulté est de bien régler ce capteur pour que la "prise de son" soit la plus précise possible. Le jeu du musicien est aussi déterminant ! (idéal pour le débutant afin de jouer très précis 😊.A la sortie du boîtier / capteur / convertisseur, le signal MIDI est conventionnel et peut donc piloter expandeurs divers (c'est rigolo de jouer de l'orgue avec une guitare, non 😊.
Par contre, avec une contrebasse ou une basse fretless c'est franchement moins évident, il faut jouer juste pour que la note MIDI le soit aussi !
La marque Roland propose des capteurs relativement performants (et relativement onéreux aussi ❗.
voir http://www.rolandce.com/productinfo/productinfolist-F.asp?SubID=29
Batterie et expandeur
On peut trouver des capteurs MIDI associé à un déclencheur MIDI (trigger) qui pourront envoyer une hauteur bien précise sur le canal 10 (définie dans la norme MIDI). La réalisation est beaucoup plus simple puisqu'il s'agit d'un capteur de pression. Il existe des batteries complètes MIDI permettant de s'entraîner au casque, d'une fiabilité et précision redoutable (même si cela ne remplacera jamais une vrai batterie acoustique au niveau du toucher et de la sensation). L'idéal est donc bien sur de transformer sa batterie avec quelques capteurs.Voici quelques modèles : ALESIS D4; DDRUM 3;YAMAHA DTS-70, Roland TD-5
Instrument à vent et MIDI
Curieusement, les premiers instruments contrôlés par le souffle sont nés quasiment avec les premiers synthétiseurs MIDI (Breath control Yamaha). La commande de souffle MIDI était d'ailleurs implanté dans le tout premier document diffusé sur la norme MIDI en 1983. Le principe est toujours d'associer des capteurs transformant la pression en évènements.Certains constructeurs (Casio par exemple) ont conçus des instruments a vent envoyant des données MIDI sans transformation ou adaptation permettant de piloter directement des expandeurs (son fameux sax midi ressemblant à un jouet a été joué sur scène ❗.
Voir quelques infos sur http://www.patchmanmusic.com/dh100sales.html 😎
Actuellement il existe le prodipe, capteur MIDI monophonique relativement performant.qui peut me fonctionner avec la voix à condition de chanter juste ! Voir http://www.stgd.ch/home.htm?Prodipe/solo/Prodipe_SOLO. On peut trouver d'occasion par exemple le sax midi WX5 et l'expandeur associé avec breath control Yamaha VL 70-m.
Clavier et séquenceur MIDI
C'est grâce à l'essor de machines enregistreuses de données MIDI que l'on a put découvrir le formidable potentiel de ce langage. On peut considérer plusieurs dates importante.Les premiers séquenceurs MIDI de type matériel apparurent rapidement mais avec une capacité de stockage assez faible étant donné le prix prohibitif de la mémoire.
Le schéma montre un synthétiseur pilotant un séquenceur, ce dernier pouvant aussi piloter le synthétiseur.
Voir en page Séquenceurs MIDI, trackers pour tout ce qui concerne les séquenceurs (entre autre)
Exemple de configuration en 1998
Voici une configuration type de l'époque ! (eh oui, cela va trop vite 😊
Aujourd'hui, la configuration type serait plutot un clavier pilote + une unité centrale remplaçant expandeurs, boites à rythme... ... dommage un p'tit peu 🙄
➡️ à part le MT32, le reste est plus ou moins en panne / usé (G800, R5, Ws, Falcon). Quand au PC, j'ai dus changer la configuration une bonne dizaine de fois !
Instruments multitimbraux
Au tout début du MIDI, les synthétiseurs bien que polyphonique (pouvant jouer plusieurs notes à la fois), n'étaient pas multitimbraux (possibilités de jouer plusieurs instruments / sons différents à la fois).Il fallait donc empiler plusieurs synthétiseurs (les premiers expandeurs sont apparut après) pour pouvoir entendre plusieurs sons différents en même temps, ce n'était pas très pratique ni très économique !.
Il fallut attendre 1985 / 1986 pour voir apparaitre les premiers modules de sons / synthétiseurs multitimbraux. Le MT32 de la marque Roland (je me souviens 😉, fit l'effet d'une bombe (j'en ai encore un ❗.
Sous un format réduit, on pouvait piloter via un séquenceur MIDI plusieurs canaux (cela tombe bien, c'était déjà prévu dans la norme qui était vraiment en avance du coup ❗.
Bienvenue au début de l'ère du séquenceur logiciel avec......... ...... l'Atari ST (entre autre), tous les éléments était donc favorable à l'éclosion de la Mao en informatique (instruments, logiciels, langage....).
L'Atari ST
Qu'on se le dise, pour l'essor de la MAO, il y eut l'avant et l'après Atari ST 😉Cette machine était révolutionnaire en 1986, processeur Motorola 68000, systeme TOS, interface graphique Gem (à la Macintosh ❗, 1 à 4M° de mémoire et surtout les fameuses prises MIDI incorporées (unique dans l'histoire de la micro informatique dite "familiale").
C'est à la même date qu'un certain logiciels séquenceurs Pro 24 (Steinberg) et Creator (Emagic) firent leurs apparitions puis vinrent Cubase ! et Notator, Logic.... (j'utilise toujours ce dernier d'ailleurs). La puissance était incroyable pour l'époque avec des possibilités impressionnantes et une stabilité à la Linux ! (Ah si, un de mes Atari s'est arrété un jour.... ....panne de courant 😊.
J'ai tardé le plus possible avant de passer sur PC et m'arracher les cheveux pour faire de la Mao avec Win 98 même si l'y a eu du mieux sur Xp, aujourd'hui, je bascule sur Linux, c'est une renaissance 😁
Linux et MIDI
Si alsa et jack / qjack sont bien installés, il ne devrait pas y avoir de problèmes pour la reconnaissance de la plupart des interfaces, un p'it tour sur : http://www.alsa-project.org/ permet de savoir si tout est bien reconnu.Les interfaces MIDI Midimate et Roland USM1 sont bien reconnues par exemple.
Le clavier MIDIStart-2 décroche (et pas que sur Linux ❗.
Pour les réglages divers, voir sur le site les pages :
ALSA_Premiers_Pas, ALSA_autres ou presentationMIDI par exemple.
Le MIDI est donc un langage fantastique car universel, se prêtant à de multiples combinaisons, expérimentations et se bonifiant avec le temps (23 ans d'âge comme le très bon whisky ❗.
Enfin, il ne faut pas oublier que Linux reconnait trés bien le langage MIDI, les applications sont de plus en plus nombreuses allant du séquenceur aux instruments virtuels, en passant par l'édition de partitions jusqu'aux arrangeurs, boite à rythmes... eh oui, le Midi se faufile partout 😉
... en cours ...