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Mastering - Régler ses niveaux au XXe siècle


Cette page est une traduction de la première partie d'un article de Bob Katz sur le mastering .

Note du traducteur (dominique) : certains seront tentés de passer directement à la deuxième partie, ce que je déconseille. Le XXe siècle a vu le développement des techniques analogiques du son, puis, dans son dernier tiers, l'apparition des techniques digitales du son, maintenant appelées techniques numériques du son (le français rend les gens psychorigides). Cependant, même avec le numérique, nous retrouvons des parties analogiques dans les convertisseurs, les amplis, les microphones, les haut-parleurs, etc. Il est donc avantageux, pour maîtriser le mastering, de commencer par faire connaissance avec les concepts du XXe siècle.

Dans le texte, tous les paragraphes dont le début est NDT : sont quelques précisions que j'ai ajoutées, tous les autres sont de Bob Katz.


Note importante de Bob Katz : "Ceci est une des premières description du K-System. Pour la description la plus à jour de cette approche, veuillez lire la troisième édition de mon livre "Mastering Audio: The Art and the Science"


En effet, il m'a fait remarquer qu'il a écrit l'original de cet article il y a de nombreuses années et que depuis, l’avènement des recommandations R128 et BS.1700, ainsi que celui du concept LU, lui ont permis de réviser le système K pour des usages modernes. Pour une présentation succincte de ces normes avec des liens pour approfondir, voir sur audiofanzine Les normes audio au mastering .

Fil de discussion concernant cette traduction : Nouvelle page : Mastering






Partie I : Le 20e siècle face aux pics


Saturations, niveaux et headroom, comment tirer le meilleur parti de votre équipement


NDT : headroom se traduit en français par marge, un terme général qui ne signifie pas grand chose dans le contexte du mastering. Je vais donc utiliser le terme anglais, beaucoup plus précis. En analogique, le rapport signal/bruit exprime le rapport en dB entre le bruit propre d'un équipement et un signal constant spécifié (1 kHz sinus, bruit blanc, etc.) dont le niveau correspond au signal maximum que l'équipement est capable de traiter avec un taux de distorsion spécifié. En version courte, c'est le rapport entre le signal maximum et le bruit.

NDT : Avec la technique numérique, quand nous avons atteint le niveau maximum, tous les bits sont à 1 et nous ne pouvons pas aller plus haut. Il n'y a donc pas de headroom. Avec la technique analogique, des pics du signal plus élevés que le niveau maximum d'un signal continu peuvent être traités pendant un certain temps (très court). La capacité d'un équipement à traiter ces pics de façon convenable (avec un taux de distorsion spécifié) s'appelle le headroom. Par exemple, les hauts parleurs d'enceintes comme les Altec Voix du théâtre sont donnés pour 100 WRMS (100 W de puissance RMS) et 1000W en pointe pendant 1 ms. Ne chercher pas aujourd'hui de haut-parleurs capables d'encaisser de telles pointes avec une telle dynamique, plus personne n'en fabrique. Pour les enregistreurs analogiques, l'appréciation du headroom acceptable se faisait en pratique à l'oreille... pour chaque type de sons, on faisait une série d'enregistrements avec des niveaux d'entrée différents et on écoutait ce que cela donnait.

NDT : Bob Katz utilise les termes processor et digital processor. Google me traduit cela par processeur et processeur digital. Une traduction possible serait effet numérique, mais il y a tellement de sortes de matériel sur le marché que je garde la traduction de google. Il faut donc voir par là toute sorte de matériel externe qui est dans la chaîne analogique-numérique avant d'entrer dans l'ordinateur.

L'enregistrement numérique est simple : tout ce que vous faites est de culminer à 0 dB et de ne jamais dépasser! Et les choses restent aussi simples jusqu'à ce que vous découvriez un greffon ou un processeur vous indiquant qu'un signal culmine à -1 dB tandis qu'un autre indicateur de niveau (par exemple dans votre station de travail audio-numérique) affiche un niveau en saturation, mais votre processeur numérique externe vous dit qu'il atteint juste 0 dB! Cet article explorera les concepts de la saturation numérique, des vu-mètres des machine, du loudness, et jettera un nouveau regard sur les pratiques courantes de doublage et d'étalonnage de niveau.


Section I : VU-mètres numériques et indicateurs de saturation


Les fabricants doivent souvent emballer beaucoup dans leur produit, compromettant ainsi la conception et la précision du vu-mètre pour réduire les coûts. Des vu-mètres externes de machines sont pilotés à partir de circuits analogiques, une source certaine d'imprécision. Même les fabricants qui pilotent leurs vu-mètres numériquement (par les valeurs numériques des échantillons) réduisent les coûts en mettant de grands écarts sur l'échelle du vu-mètre (en évitant des segments éclairés coûteux), en utilisant des calculs et/ou des constantes de temps inexacts ou en ne transmettant tout simplement pas les valeurs correctes à l'indicateur visible. En conséquence, il peut y avoir un point -3 et un point 0 dB, avec un grand vide entre les deux et les valeurs ne sont pas représentatives du niveau de crête momentané des signaux. Le fabricant peut avoir l'impression de vous rendre service en faisant lire le compteur à 0 même si le niveau réel est compris entre -1 et 0, ou en réglant le seuil de l'indicateur de saturation de manière inexacte ou trop prudente (longtemps avant qu'une saturation ne se produise réellement). Même si le vu-mètre a un segment à chaque décibel, lors de la lecture, le greffon ou la station de travail audio-numérique peut ne pas être en mesure de faire la différence entre un niveau de 0 dBFS (FS = Full Scale - Pleine échelle) et une saturation. J'interrogerais le fabricant de la machine si l'indicateur de saturation s'allume en lecture; c'est probablement un simple détecteur 0 dB plutôt qu'un indicateur de saturation.

Il n'y a qu'une seule façon de contourner ce problème. Procurez-vous un vu-mètre numérique calibré. Chaque studio devrait en avoir un ou deux. Il existe de nombreux choix, parmi Dorrough, DK, Mytek, NTT, Pinguin, Sony et d'autres, chacun avec des caractéristiques uniques (y compris des temps de décroissance et des échelles de mesure personnalisés), mais tous les bons vu-mètres s'accordent sur une chose : la définition du niveau audio numérique mesuré le plus élevé. Un véritable audiomètre numérique lit le code numérique de l'audio numérique et le convertit en une lecture précise. Un bon audiomètre numérique peut également faire la distinction entre 0 dBFS et une saturation.

NDT : Sous linux, les vu-mètres d'Ardour et d'autres logiciels d'enregistrement font un excellent travail pour les niveaux d'entrée, le principal est que leur indicateur de saturation ne soit jamais activé. Pour le mastering, il s'agit de fournir une dynamique de sortie appropriée au format de sortie et les Jkmeter correspondent à ce qui est décrit dans cet article. L'Ebumeter lui correspond à une approche encore plus moderne tel que Bob la décrit dans son livre.



Le paradoxe de la saturation numérique


Si les niveaux numériques ne peuvent pas dépasser 0 dB (par définition, il n'y a rien de plus élevé), alors comment un signal numérique peut-il dépasser? Un signal peut passer au-dessus pendant l'enregistrement à partir d'une source analogique. Bien sûr, le niveau codé numériquement ne peut pas dépasser 0 dBFS, mais un capteur de niveau dans un convertisseur A/N fait s'allumer l'indicateur de saturation si le niveau analogique est supérieur à la tension équivalente à 0 dBFS. Si l'enregistreur ne réduit pas le niveau d'enregistrement analogique, un niveau maximum de 0 dB sera enregistré pendant la durée de la surcharge, produisant une onde carrée joliment déformée. Il existe un moyen simple (numérique) de détecter si une saturation s'est produite, même lors de la lecture, en recherchant des échantillons consécutifs à 0 dB, qui est une onde carrée. Un vu-mètre numérique spécialisé détermine une saturation en comptant le nombre d'échantillons consécutifs à 0 dB. La norme Sony 1630 de saturation est de trois échantillons, car il est juste de supposer que le niveau audio analogique doit avoir dépassé 0 dB quelque part entre les échantillons numéro un et trois. Trois échantillons est une norme très prudente - la plupart des autorités considèrent qu'une distorsion d'une durée de seulement 33 microsecondes (trois échantillons à 44,1 KHz) est inaudible. Les fabricants de vu-mètres numériques offrent souvent le choix de régler le seuil de saturation sur 4, 5 ou 6 échantillons contigus, mais dans ce cas, il vaut mieux être prudent. Même 6 échantillons sont difficiles à entendre sur de nombreux types de musique, donc si vous vous en tenez à la norme à 3 échantillons, vous garantirez que pratiquement toutes les saturations audibles seront étouffées dans l'œuf, ou du moins détectés! Une fois que vous aurez utilisé un bon vu-mètre numérique, vous ne voudrez plus jamais revenir au type intégré.

Dans le diagramme ci-dessous, un signal d'entrée analogique positif en bleu passe au-dessus de la zone au-dessus de la ligne pointillée et le résultat après conversion analogique-numérique est en rouge.
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Utilisation de convertisseurs A/D ou de processeurs externes


Il n'y a pas de norme pour la communication des saturations sur des lignes AES/EBU ou S/PDIF. Donc, si vous utilisez un convertisseur A/D externe et envoyez le signal dans n'importe quelle machine, l'indicateur de saturation ne fonctionnera probablement pas correctement ou pas du tout. Je conseille d'ignorer l'indicateur s'il s'allume, à moins que le fabricant ne confirme qu'il s'agit d'un indicateur de comptage d'échantillons de saturation. Ils révéleront probablement qu'il s'agit d'un détecteur de niveau analogique. Certains convertisseurs A/D externes n'ont pas d'indicateurs de saturation, donc dans ce cas, rien ne remplace un vu-mètre externe précis; sans celui-ci je conseillerais de ne pas dépasser -1 dB sur la machine alimentée en signal.

Lorsque vous effectuez une copie numérique via un processeur numérique, vous constaterez que la plupart n'ont pas de mesure précise (assurez-vous de lire The Secrets of Dither avant d'utiliser un processeur numérique). Les sections d'égaliseur ou de processeur peuvent provoquer des saturations. Contrairement à la croyance populaire, une saturation peut être générée même si un filtre est réglé sur l'atténuation au lieu de l'amplification, car les filtres peuvent résonner. Les processeurs numériques peuvent également surcharger en interne d'une manière indétectable par un vu-mètre numérique. Les étages internes en cascade peuvent «s'enrouler» lorsqu'ils surchargent, sans transférer les saturations à la sortie. Dans ces cas, un vu-mètre numérique n'est pas un détecteur de saturation infaillible, et il n'y a pas de substitut à l'oreille, mais un bon vu-mètre numérique détectera la plupart des autres transgressions. Lorsque vous entendez ou détectez une surcharge d'un processeur numérique, essayez d'utiliser l'atténuateur d'entrée numérique du processeur.



Utilisez des niveaux sûrs


Lors d'un enregistrement numérique à partir d'une source analogique, si vous avez un vu-mètre numérique externe réglé sur 3 échantillons, faites confiance à son indicateur de saturation et réduisez légèrement le gain s'il s'allume pendant l'enregistrement. Si vous avez surveillé vos niveaux avant de générer la saturation, il y a de fortes chances qu'il s'agisse d'une saturation inaudible de 3 échantillons. Vous ne perdrez aucun rapport signal/bruit significatif et vous obtiendrez un enregistrement plus propre, en particulier lors de l'envoi pour le mastering. Au studio de mastering, un fichier trop chaud peut provoquer une surcharge d'un égaliseur numérique ou d'un convertisseur de fréquence d'échantillonnage. Il existe des moyens de contourner cela, mais non sans compliquer la vie de l'ingénieur de mastering.



Section II : quel est le volume sonore ?


Contrairement à la croyance populaire, les niveaux d'un crête-mètre numérique n'ont (presque) rien à voir avec le volume. Par exemple, vous faites un enregistrement direct sur deux pistes (certains ingénieurs travaillent encore de cette façon!) et vous avez trouvé le mixage parfait. Maintenant, gardez vos mains sur les glissières des potentiomètres, surveillez les niveaux pour vous assurer qu'ils ne surchargent pas et laissez les musiciens faire une prise parfaite. Lors de la première prise, la performance atteint -4 dB au compteur; et dans la deuxième prise, il a atteint 0 dB pendant un bref instant lors d'un coup de caisse claire. Cela signifie-t-il que la pris deux est plus forte? Si vous avez répondu "les deux prises ont à peu près la même intensité", vous avez probablement raison, car en général, l'oreille réagit aux niveaux moyens, et non aux niveaux de pointe lors de l'évaluation de l'intensité. Si vous augmentez le gain principal de la prise une de 4 dB pour qu'elle atteigne également 0 dBFS, elle sonnera désormais 4 dB plus fort que la prise deux, même si elles mesurent toutes les deux la même chose sur le crête-mètre.

Ne confondez pas les compteurs de lecture de crête sur les enregistreurs numériques avec les VU-mètres. En plus d'avoir une échelle différente, un VU-mètre a un temps d'attaque beaucoup plus lent qu'un crête-mètre numérique. Dans la PARTIE II, nous aborderons le volume sonore plus en détail, mais résumons en disant que le VU-mètre répond plus étroitement à la réponse de l'oreille. Pour juger de la sonie, si tout ce que vous avez est un indicateur de crête, utilisez vos oreilles. Si vous avez un VU, utilisez-le comme un guide, pas un absolu, car sa mesure peut être trompée- Voir PARTIE II (Mastering - Approche contemporaine).

Saviez-vous que des enregistrements analogique et numérique de la même source sonnent très différemment en termes de volume? Faites un enregistrement analogique et un enregistrement numérique de la même musique. Copiez l'enregistrement analogique dans le domaine numérique, avec un pic à 0 dB. Le doublage analogique sonnera environ 6 dB plus fort que l'enregistrement entièrement numérique! C'est beaucoup. En effet, le rapport crête/moyenne typique d'un enregistrement analogique est d'environ 14 dB, contre 20 dB pour un enregistrement numérique non compressé. Le compresseur intégré de la bande analogique est un moyen d'augmenter le son des enregistrements (oups, ai-je juste révélé un secret?). C'est pourquoi les producteurs de pop qui enregistrent numériquement peuvent avoir à compresser ou à limiter pour rivaliser avec le volume de leurs homologues analogiques. (NDT : Cela dépend aussi de la qualité de l'enregistreur numérique. Par exemple, les Stellavox analogiques portables avaient un rapport signal/bruit enregistrement + lecture de plus de 120 dB, ce qui correspond au bruit du frottement de la bande sur les têtes et surpassait les énormes enregistreurs multi-pistes de Studer. Bon, Katz à raison car je n'ai vu un tel appareil qu'une seule fois.)



Le mythe de la « normalisation»


Les programmes d'édition audio numérique ont une fonction appelée "Normalisation", une méthode semi-automatique de réglage des niveaux. L'ingénieur sélectionne tous les segments (chansons) et l'ordinateur travaille à la recherche du pic le plus élevé de l'album. Ensuite, l'ordinateur ajuste le niveau de tout le matériel jusqu'à ce que le pic le plus élevé atteigne 0 dBFS. Ce n'est pas un problème esthétique grave, tant que toutes les chansons ont été augmentées ou abaissées du même montant. Mais il est également possible de sélectionner chaque morceau et de le «normaliser» individuellement. Étant donné que l'oreille réagit aux niveaux moyens et que la normalisation mesure les niveaux de crête, le résultat peut totalement déformer les valeurs musicales. Une ballade compressée finira plus fort qu'un morceau rock! En bref, la normalisation ne doit pas être utilisée pour réguler les niveaux des chansons dans un album. Rien ne remplace l'oreille humaine.



Juger le volume de la bonne manière


Puisque l'oreille est le seul juge du volume, existe-t-il un moyen objectif d'avoir une idée du volume sonore de votre CD? La première clé est d'utiliser un seul convertisseur D/A pour reproduire toutes vos sources numériques. De cette façon, vous pouvez comparer votre CD en cours de réalisation avec d'autres CD, dans le domaine numérique. Jugez les greffons, les CD, les stations de travail et les processeurs numériques via ce convertisseur unique. Un autre outil important est un contrôle de niveau de moniteur calibré avec des réglages de 1 dB par pas. Dans un environnement de contrôle cohérent, vous pouvez vous familiariser avec les réglages de niveau du contrôle du moniteur pour de nombreux genres de musique et savoir immédiatement à quelle distance vous vous trouvez (en dB) de votre concurrent le plus proche, simplement en regardant le réglage du bouton du moniteur. Chez Digital Domain, nous enregistrons tous les paramètres de moniteur utilisés sur un projet donné, afin que nous puissions revenir au même paramètre pour les révisions. Dans la PARTIE II, nous discuterons de la façon d'utiliser nos connaissances pour créer un meilleur système au 21e siècle.



La moyenne mobile monte et monte…


Certains des derniers processeurs numériques permettent de faire des enregistrements plus forts que jamais. Les outils de mastering d'aujourd'hui pourraient fabriquer une bombe nucléaire à partir des pétards d'hier. Mais le son devient écrasé, déformé et généralement inintéressant. Visitez mon article sur la compression pour une description plus détaillée de la course au volume. Bien que cela semble être la chose la plus macho à faire, vous n'avez pas besoin de rendre votre CD plus fort que le CD actuel le plus bruyant; essayez de le faire sonner mieux, ce qui est beaucoup plus difficile à faire.



Section III : étalonnage des niveaux de studio


Ceci conclut notre discussion sur la production. Cette section suivante est principalement destinée à l'ingénieur de maintenance. Parlons de l'alignement des niveaux audio du studio. Restez dans les parages pour une nouvelle perspective sur le réglage du niveau dans le studio hybride analogique-numérique.

NDT : Un bon étalonnage des niveaux d'un studio commence par la mise en concordance des impédances et des niveaux des entrées et des sorties analogiques. Ce problème ne se pose pas avec la technique numérique car un port PCI, USB ou Firewire sont normalisés et ils ne peuvent être connectés qu'avec eux-mêmes. Avec la technique analogique, il y a 2 façons de voir ce problème, transmission du maximum d'énergie et transmission du maximum de tension. Dans le premier cas, utilisé pour les lignes de transmission comme en téléphonie, et dans certains cas avec les tubes (entrée phono), les impédances complexes (qui tient compte des parties résistives, capacitives et inductives des impédances) et les niveaux de la sortie et de l'entrée sur laquelle elle est branchée doivent être identiques. Ceci donne une atténuation de 6 dB du signal mais assure la transmission du maximum possible d'énergie sur des lignes à transmission ou à partir de sources de niveau très faible.

NDT : Heureusement avec les transistors en audio nous sommes dans le deuxième cas. Il faut alors que l'impédance d'une sortie soit au moins 10 fois plus faible que celle de l'entrée sur laquelle elle est branchée, ce qui en pratique est (presque) toujours le cas et permet d'obtenir une atténuation minimum du niveau du signal. Il faut aussi que leurs niveaux nominaux soit identiques.



Les bandes d'alignement


dBm et dBv ne voyagent pas de maison en maison. Ce sont des mesures de tensions exprimées en décibels. Une fois, j'ai reçu une bande 1/4″ par courrier portant la mention "le niveau est de +4 dBm". +4 dBm est une tension (c'est 1,23 volts, bien que le "m" signifie milliwatts). La bande 1/4″ n'a pas de tension dessus, elle n'a aucune idée si elle a été faite avec un niveau semi-pro de 0 VU = -10 dBv ou un niveau professionnel de +4. Les tensions ne voyagent pas de maison en maison, seulement des nanowebers par mètre sur des bandes analogiques et des dBFS sur des bandes numériques.

Cela ne diminue en rien l'importance du niveau de référence analogique que vous utilisez en interne. C'est juste sans importance pour le destinataire de la bande. Indiquez simplement le niveau de flux magnétique qui a été utilisé pour se coordonner avec 0 VU. Par exemple, 0 VU=400 nW/m à 1 KHz. La plupart des bandes d'alignement ont des tableaux de niveaux de flux communs, où vous constaterez que 400 nW/M équivaut à 6 dB sur 200 nW/m. Les ingénieurs l'abrègent souvent sur le boîtier de la bande en +6dB/200.



Décider d'un niveau analogique (tension) interne


Utilisez simplement le niveau fourni par le fabricant de votre console, n'est-ce pas? Eh bien, peut-être pas. +4 dBv (référence 0,775 volts) peut être un mauvais choix de niveau de référence. Examinons certains facteurs que vous n'avez peut-être pas pris en compte lors du choix d'un niveau analogique (tension) standard interne. À quand remonte la dernière fois que vous avez vérifié le point de coupure de votre console et de votre équipement externe? Avant l'avènement des consoles 8 bus bon marché, les points d'écrêtage de la plupart des consoles professionnelles étaient de +24 dBv ou plus. Un compromis fréquent dans la conception de consoles à bas prix consiste à utiliser des circuits internes qui coupent autour de +20 dBv (7,75 volts). Cela peut être un gros obstacle à la propreté de l'audio, en particulier lors des étapes en cascade (combien de ces amplificateurs se trouvent entre votre source et votre multipiste?). À mon avis, pour éviter la "nervosité de l'état solide" qui afflige beaucoup d'équipements modernes, le niveau d'écrêtage minimum de chaque amplificateur de votre système doit être de 6 dB au-dessus du niveau de crête potentiel de la musique. La raison : de nombreux amplificateurs opérationnels et autres circuits à semi-conducteurs présentent une augmentation extrême de la distorsion bien avant d'atteindre le point d'écrêtage réel. Cela signifie au moins +30 dBv (24,5 volts RMS) si 0 VU vaut +4 dBv.



Quelle est la marge suffisante ?


Avez-vous remarqué que les équipements à semi-conducteurs commencent à avoir un son assez désagréable lorsqu'ils sont utilisés près de leur point d'écrêtage? Toutes choses étant égales par ailleurs, l'amplificateur avec le point d'écrêtage le plus élevé sonne mieux, à mon avis. C'est peut-être la raison pour laquelle les équipements à lampes (avec leurs alimentations 300 volts B+ et leur marge de sécurité de 30 dB ou plus) ont souvent une «bonne» réputation et les équipements à semi-conducteurs avec des alimentations ou une marge de sécurité inadéquates ont une mauvaise réputation.

Traditionnellement, la différence entre le niveau moyen et le point d'écrêtage s'appelait le headroom , mais afin de souligner le besoin d'encore plus que la quantité traditionnelle de headroom, j'appellerai l'espace entre le niveau de crête de la musique et le point de coupage de l'amplificateur un coussin (NDT : En anglais cushion, coussin, amortisseur... Je ne connais pas de terme français qui fasse vraiment sens, si quelqu'un a une idée, qu'il corrige). À l'époque de la bande analogique, une référence de 0 VU de +4 dBv avec un point d'écrêtage de +20 dBv fournissait une marge d'amplification raisonnable, car les rapports crête/moyenne musicale étaient réduits au point de compression de la bande, qui plafonne à environ 14 dB sur 0 VU. Au lieu d'écrêter, la courbe de saturation progressive de la bande analogique produit des 3e et 2e harmoniques, beaucoup plus douces pour l'oreille que les distorsions d'ordre supérieur de l'écrêtage des amplificateurs à semi-conducteurs.

Mais c'est une autre histoire aujourd'hui, où le rapport crête/moyenne des pistes audio numériques brutes et non traitées peut être de 20 dB. L'ajout de 20 dB à une référence de +4 dBv donne +24 dBv, ce qui est au-delà du point d'écrêtage de nombreux équipements dits professionnels, et ne laisse aucune place pour un coussin. Si vous adaptez une sortie symétrique active à une entrée asymétrique, le point d'écrêtage diminue de 6 dB, donc la situation s'aggrave proportionnellement (toutes ces spécifications de marge (headroom) doivent être réduites de 6 dB si vous déséquilibrez la sortie d'un amplificateur). Méfiez-vous particulièrement des consoles conçues pour fonctionner à des niveaux professionnels ou semi-professionnels. Pour atteindre les objectifs de prix, les fabricants font souvent des compromis sur la marge en mode professionnel, ce qui rend le son dit du mode semi-pro plus propre! Vous serez désagréablement surpris de découvrir que de nombreuses consoles écrêtent à +20 dBv, ce qui signifie qu'elles ne devraient jamais utiliser un niveau de référence professionnel de +4 dBv (marge de seulement 16 dB et pas de coussin). Même si la console écrête à +30 dBv (le point d'écrêtage minimum que je recommande), cela ne laisse qu'un coussin de 6 dB lors de la reproduction de musique avec un rapport crête-moyenne de 20 dB. C'est pourquoi de plus en plus d'équipements professionnels haut de gamme ont des points d'écrêtage aussi élevés que +37 dBv (55 volts!). Pour obtenir cette spécification, un amplificateur doit utiliser des dispositifs à très haut rendement et des alimentations à haute tension. Traduction–meilleur son.

Pour résumer, assurez-vous que le point d'écrêtage de tous vos amplificateurs analogiques est d'au moins 6 dB (de préférence 12 dB ou plus) au-dessus du niveau de crête du matériel analogique qui fonctionnera dans le système. J'appelle cette marge supplémentaire le coussin.

Comment pouvez-vous augmenter le coussin de votre système, à moins de jeter tous vos amplificateurs de distribution et consoles pour de nouveaux? Une façon de résoudre le problème consiste à recalibrer tous vos VU-mètres. Vous ne perdrez pas de rapport signal sur bruit significatif si vous réglez 0 VU= 0 dBv ou même -4 dBv (pas une norme internationale, mais un bon compromis si vous ne voulez pas jeter votre équipement, et que vous avez l'expertise pour faire coller ce standard dans tout votre studio). Essayez-le et faites-moi savoir si les choses sonnent plus proprement dans votre studio.

Une fois que vous avez décidé d'un niveau de référence analogique standard, calibrez tous vos VU-mètres analogiques à ce niveau. Voici un schéma décrivant le concept de coussin.
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NDT : Faire une marge coussin pour obtenir un bon son analogique avec des enregistrements numériques
Le niveau moyen à 0dB VU (0 dB du vu-mètre) = -20 dBFS
+ une marge (headroom) traditionnelle de 20 dB = 0dBFS. C'est le niveau des pointes du programme enregistré. + une marge coussin d'au moins 6 dB = au moins 6 dBFS, soit 26 dB en-dessus du 0 dB VU. C'est le niveau de saturation des amplis analogiques. La marge de headroom analogique nécessaire est donc d'au moins 26 dB en-dessus du 0 dB VU.



Doublage et copie – Translation entre les points analogiques et numériques dans le système


Parlons de l'interfaçage des appareils analogiques équipés de VU-mètres et des appareils numériques équipés de (crête) mètres numériques. Lorsque vous calibrez un système avec une tonalité sinusoïdale, quel niveau de translation devez-vous utiliser? Il existe plusieurs normes de facto. Les choix courants ont été -20 dBFS, -18 dBFS et -14 dBFS correspondant à 0 VU. J'aimerais voir des repères d'étalonnage précis dans les enregistreurs numériques et les stations de travail numériques à -12, -14, -18 et -20 dB, ce qui couvre la plupart des bases. La plupart des vu-mètres numériques externes fournissent des moyens d'étalonner avec précision à l'un de ces niveaux.



Comment décidez-vous quelle norme utiliser ? Est-il possible d'avoir une seule norme ? Quels sont les compromis de chaque norme ?


Pour prendre une décision éclairée, demandez-vous : quelle est ma philosophie de système?

  • Suis-je intéressé à maintenir la marge de headroom et à éviter l'écrêtage des crêtes ou est-ce que je veux le rapport signal/bruit le plus élevé possible à tout moment?
  • Dois-je simplifier les pratiques de doublage ou suis-je prêt à exiger une surveillance constante pendant le doublage (l'opérateur vérifie les niveaux avant chaque doublage, trouve les pics, etc.)?
  • Est-ce que j'ajuste les niveaux ou le traitement de la dynamique - du mastering pour le volume (loudness) et la cohérence avec seulement une considération secondaire pour le niveau de crête?

Considérez vos sources musicales typiques. Vos sources sont-elles totalement numériques (DDD)? Sont-elles passées par un traitement extrême (compression) ou par des étages de bandes analogiques? Les sources numériques pures et non traitées, en particulier les pistes individuelles sur un multi-piste, auront des niveaux de crête de 18 à 20 dB au-dessus de 0 VU. Alors que les mixages traités auront des rapports crête à moyenne allant jusqu'à 18 dB (rarement jusqu'à 20). Les bandes analogiques auront des niveaux de crête allant jusqu'à 14 dB, presque jamais supérieurs. Et c'est ainsi que les trois choix les plus courants de numéros de traduction (-18, -20 et -14) ont été dérivés.



Studios de diffusion


En diffusion, la praticité est notre objectif, simplifiant le fonctionnement au quotidien, surtout si vos consoles sont équipées de VU-mètres et que vos enregistreurs sont numériques. Dans les studios de diffusion, il est souhaitable d'utiliser des gains d'entrée et de sortie fixes et calibrés sur tous les équipements. Ma recommandation personnelle pour la grande majorité des studios est de standardiser sur des niveaux de référence de -20 dBFS ~ 0 VU, en particulier lors du mixage en numérique 2 pistes à partir de sources en direct ou du suivi en direct en numérique multi-piste. Si vous regardez les VU-mètres de la console, vous ne saturerez probablement jamais une bande numérique si vous utilisez -20 dBFS comme référence.
Pour un studio d'enregistrement occupé qui fait la plupart de son mixage, enregistrement et doublage sur disque dur, la normalisation sur -20 dBFS simplifiera le processus. Les studios d'enregistrement qui décident de -18 dBFS ~ 0 VU rencontreront occasionnellement un écrêtage numérique. C'est pourquoi je suis contre -18 dBFS comme norme pour les studios d'enregistrement utilisant des VU-mètres pour l'enregistrement.

Si vous normalisez sur une référence de -20 dBFS, plus votre matériel musical est compressé, plus vous semblez jeter une partie du rapport signal sur bruit, mais ce n'est pas vrai. Si votre source est une bande analogique, vous pouvez perdre 6 dB ou plus de signal, mais cela est moins important que de conserver la commodité de ne jamais avoir à régler les niveaux de doublage sur l'équipement. De plus, l'oreille juge le niveau de bruit par des niveaux moyens, et si le facteur de crête de votre matériel est inférieur de 6 dB, il semblera aussi fort que le matériel non compressé culminant à 0 dBFS, vous n'aurez pas à allumer votre moniteur, et vous n'entendrez pas de bruit supplémentaire. N'oubliez pas : les bandes analogiques sonnent généralement 6 dB plus fort que les bandes numériques, si elles atteignent le même niveau de crête.

Une référence -20 n'est un problème potentiel que lors de la copie d'une source numérique sur une bande analogique. Dans de nombreux cas, vous pouvez accepter la compression anodine de 6 dB. Nous en profitons depuis des années lorsque nous mixons du matériel en direct sur une console équipée d'un vu-mètre directement sur une bande analogique. Lorsque vous effectuez des doublages en analogique à des fins d'archivage, choisissez une bande avec plus de marge de headroom ou utilisez un point de référence personnalisé (-14 à -18 dBFS), car l'objectif est de préserver les transitoires pour le plaisir des futurs auditeurs. Un indicateur de niveau de crête calibré sur la machine analogique vous dira ce qu'elle fait de plus qu'un VU-mètre. À des fins d'archivage, je préfère utiliser la marge des nouvelles bandes à haut rendement pour la clarté des transitoires, plutôt que d'augmenter le niveau de flux pour un meilleur rapport signal/bruit.

Si vous travaillez dans une installation de diffusion qui ne semble pas avoir de matériel en direct (non compressé), alors pour la salle de doublage de diffusion, -14 est un bon nombre (doublage entre bandes analogiques et numériques). -18 est une référence globale sûre pour tous les autres convertisseurs A/D/A du complexe de diffusion, car la plupart des matériaux auront un rapport crête/moyen de 18 dB ou moins, et un écrêtage occasionnel peut être toléré.



Studios de mastering


Les studios de mastering travaillent plus fréquemment en 20 bits ou 24 bits. Dans la partie II , je propose l'approche du 21e siècle en matière de mastering.



PPM analogiques


Les PPM (Vu.mètres qui affichent les pointes du signal) analogiques ont un temps d'attaque plus lent que les PPM numériques. Lorsque vous travaillez avec un enregistreur numérique, une source en direct et un pupitre équipé d'un PPM analogique, je suggère une "avance" de 5 dB. En d'autres termes, alignez le niveau de crête le plus élevé sur le PPM analogique sur -5 dBFS avec une tonalité d'onde sinusoïdale.

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allany, 18:33, jeu. 05 Sep 2024: Semi-automnal, cet éditorial ! [Lien]
olinuxx, 22:00, dim. 01 Sep 2024: Bonjour et bienvenue à bo cool
olinuxx, 16:22, sam. 31 Aug 2024: Bonjour et bienvenue à kicknride cool
calixtus06, 20:50, jeu. 29 Aug 2024: Bonjour et vienvenue à Nano2259 et vfs750 :-)
calixtus06, 11:34, ven. 23 Aug 2024: Bonjour et bienvenue à Clark2024,Chancellor2024, William74, fafa15, Arsene :-)
calixtus06, 10:23, mer. 14 Aug 2024: Bonjour et bienvenue à Dimercia, gaelle, paguy74 et humpf :-)
calixtus06, 14:59, dim. 11 Aug 2024: Bonjour et bienvenue à nkbl :-)
calixtus06, 11:33, ven. 09 Aug 2024: Bonjour et bienvenue à Natha :-)
bluedid29, 22:56, jeu. 08 Aug 2024: Merci pour l'édito et bonnes vacances :-)
allany, 10:42, mar. 06 Aug 2024: Roulement de tambour, claquement de cymbale : c'est l'éditorial ! [Lien]
olinuxx, 15:31, mer. 31 Jul 2024: Bonjour et bienvenue à Clotaire, poch, tempo789, CanardSynth, et BuffetFroid cool
calixtus06, 05:04, dim. 21 Jul 2024: Bonjour et bienvenue à moricod :-)