Ce Tuto est destinée à vous présenter le coté audio du fameux Ardour 3, dernière version actuelle (2013) du D.A.W. (Digital Audio Workstation=station de travail audionumérique) de qualité professionnelle, développé principalement par Paul Davis, créateur aussi de Jack (sans qui, pas de mao sous linux, rien que ça!).
Un petit hommage est donc bien mérité, Ardour 3 est un logiciel libre, mais pas gratuit, enfin pas totalement gratuit. On vous propose deux solutions, soit vous donnez (je crois 10€ min) soit vous vous abonnez, et donnez tout les mois, le min étant.. 1€ par mois! donc Ardour3 à 12€.. j’arrête là la pub car elle se passe de tout commentaire!

Pour tout détail, voir Ardour 3, mais aussi le manuel: Manuel officiel d'ardour3 en anglais.
ardour.pdf

Le présent tuto est présenté avec KXStudio(12.04), mais différentes versions pour les copies d'écran.
Avec KXStudio, vous bénéficiez d'une suite assez impressionnante de greffons prêts à être utilisés, mais pas tous stables et fonctionnels non plus, comme d'habitude avec les greffons libres et gratuits sous Linux. Cependant le paquet Calf de cette distribution est très bien fourni,stable et fonctionnel!

ATTENTION: La version "Ardour-3.1.10-dbg" est traduite en français, mais avec plusieurs erreurs.
Par exemple, dans cette version "effacer l'automation" signifie en réalité "définir l'automation" 😕. Les correctifs sont en cours, comme le fait que les bus sont trop larges.
Donc soyez vigilant, si cela vous dérange, préférez la version anglaise, où chaque terme est bien choisi.

Avant toute chose:

Précautions:

Ardour3 semble un peu plus groumant, et peut être plus "sensible" que sont prédécesseur, c'est pourquoi, si vous travaillez un mix, prenez une valeur de buffer confortable.
Chez moi avec une interface firewire, j'ai 3 périodes et 512 de buffer, ce qui donne 11,6ms de latence. Cela permettra au nombreux greffons, surtout si vous utilisez du LV2, de pouvoir tourner sans problème et de prévenir efficacement des crashs (fermeture brutale du programme).
Cependant, lorsque que j'enregistre, je déteste entendre la moindre latence, je passe donc dans ce cas à 3 périodes mais à 64 buffer: là j'ai 1,6ms de latence et c'est le pied. Tant qu'il s'agit d'enregistrer, il n'y à aucun problème, mais si vous commencez à rajouter plusieurs greffons, il est possible qu'à un moment ardour3 plante, notamment au moment où vous essayez de sauvegarder! Ce problème sera sûrement résolu dans l'avenir, mais en attendant, n'oubliez pas ce que vous venez de lire❗

Première étape:

Vu le temps que l'on va y passer, l'étape primordiale indispensable est d’être à l'aise.
Un écran large est bienvenu, voir même un deuxième (vous trouverez des cathodiques gratuit dans votre déchèterie).
La première chose à faire est donc de configurer la fenêtre principale comme étant sous les autres.


La deuxième est de faire en sorte que la fenêtre toute entière entre dans votre écran.
Cela se fait par le réglage de la police, "font scaling": ajustez le paramètre.


Ensuite, voulez-vous entendre ce que vous enregistrez dans ardour pendant que vous enregistrez ou non ?
Si oui: "ardour"
Si non: "audio hardware"


Deux options que je vous propose le temps de ce tuto, voir la tranche de mix de la piste sélectionnée à gauche, et la barre latérale des onglets à droite.


Dernière étape de préparation: le choix du format audio.
Attention, tout le monde n'est pas d'accord avec moi là dessus.
Peu importe, sachez juste que si vous sélectionnez 16bits au lieu de 32bits, votre fichier prendra juste deux fois moins de place! Pareil pour la fréquence d’échantillonnage, et la consommation de ressources, de RAM...
À ce propos, la fréquence 48khz est la seule compatible avec les vidéo, pour une réelle synchronisation.
Si c'est votre but, choisissez cette fréquence, et pas une autre.

Si vous ne comprenez pas de quoi je parle, faites comme je vous dis dans ce qui suit.
Si vous n’êtes pas d'accord faites comme bon vous semble.
Je vous propose donc de sélectionner 16bits et 44.1khz: cela correspond à la qualité audio d'un CD.
C'est largement suffisant. De plus, si votre enregistrement vous convainc, vous le mettrez surement.. sur CD. Il sera donc nécessairement réduit à 16bits 44.1khz.
Donc à quoi bon alourdir votre ordi en vain?

Dernière remarque: j'ai enregistré un titre par erreur en 32bits: la machine (phenomII x4 8Go-drr3) ramais, tout était lent, les greffons Calf Studio Gear répondaient mal sur leur interface graphique, bref tout était laborieux, j'avais tout le temps peur de plantage, j'étais juste en 32bits!

NOTE: il semblerait que pour le fonctionnement du traitement du signal (par ex: les greffons), le 32bits soit conseillé...


Aussi vous pouriez avoir besoin de faire un arrangement sur votre session.
vous aurez surement besoin d'un tempo le plus proche possible pour pouvoir placer des repère.

Placer le curseur de votre souris sur le repère "Tempo" (là ou c'est écrit: 120) puis
Faite un clic droit , une option apparaît "Éditer"

Régler la valeur souhaitée et le tour est joué.

Utilisation

Audioconnexion manager:

Un super plus d'Ardour 3 sur ses prédécesseurs!

Donc c'est très simple: les onglets sur le bord gauche représentent toutes les entrées potentielles (sources),
les onglets sur le bord inférieur toutes les destinations (destinations)!
Trop puissant, on peut tout gérer/contrôler depuis cette fenêtre.
Les onglets regroupent les connexions comme suit:
-"ardour misc": tous les protocoles de synchronisation : auditioner, click, LTC
-"ardour tracks": les pistes
-"ardour busses": les busses
-"others": tout les reste, donc notamment les connexions physiques de votre hardware (par exemple votre carte son).

Dans l’exemple ci-dessus, j'ai choisi de vous montrer les entrées de ma carte son (Focusrite Saffire Pro 40) et leurs connexions aux différentes pistes de mon projet.

Ici que voit-on?
On voit que toutes les pistes de ma batterie vont dans un bus stéréo dédié, et non directement au master, ce qui permet de contrôler le volume de toutes ces nombreuses pistes avec un seul fader, tout en conservant l’équilibre déterminé.

Organisation

Prenez le temps de vous familiariser avec tous les onglets de la colonne de droite, que je vous ai donc proposé d'afficher par défaut, car elle est bien pratique.
Pour comprendre ces menus, placez votre souris contre la liste d'onglets: une double flèche apparait. ↔
Étirez dont cette fenêtre au maximum vers la gauche, pour dégager les titres des colonnes qui étaient jusqu'alors caché, et oui, on nous cache tout, vous n'étiez pas encore au courant??
Placez ensuite votre souris sur les mystérieux titres de colonnes enfin révélés: une info bulle en jaune vient vous aider à comprendre de quoi il s'agit.
Puisque que c'est si bien fait, je ne vais pas tout répéter dans cette page, juste faire un survol et insister sur des fonctions que je juge "clés".

Donc les onglets dans l'ordre:

Régions

Ici vous trouverez toutes les régions que vous avez créé, même celles que vous avez effacé, donc ça en fait vite beaucoup, et c'est fatalement un peu le bazar, ceci dit, c'est rangé dans l'ordre.
Bref si vous effacez par erreur une région, outre le "ctrl+z", vous pouvez retrouver votre région ici.

Tracks & Busses

Deux fonctions clés ici:
-V: visualiser les pistes
-A: activer les pistes
De plus, c'est ici que vous pouvez organiser l’ordre de vos pistes, simplement en les prenant et en les plaçant où vous voulez.
Enfin, faites un clic droit sur cette zone pour voir des raccourcis d'organisation d'affichage fort intéressants.

Snapshots

En français :"Cliché".
Permet donc de sauvegarder la session en l'état à un moment donné, puis de continuer votre travail jusqu'au résultat voulu.
Vous pouvez prendre un cliché n'importe quand cela équivaut à une sorte de capture de votre session sur l'instant, en incluant l'audio et tous les réglage de console, automation ... (pareil pour les greffons ...)


'Ces mêmes clichés sont aussi fait périodiquement si vous décidez d'activer les sauvegardes régulières automatiquement.'
Mais attention: cela génère des régions supplémentaires donc ça occupe de l'espace en plus sur le disque dur.
Ils seront chargés dans l'historique de votre session.
Attention: quand vous faites un cliché (manuellement) votre session prend automatiquement le nom du cliché.

Vous pourrez les retrouver à n'importe quel moment dans la partie droite en mode éditeur.
Vous pourrez aussi directement les ouvrir en tend que session en explorant le répertoire de votre session (lors du démarrage d'Ardour, par exemple).

Ce sont des fichiers nommés en :
nom.ardour ou nom.ardour.bak.

Pour créer un cliché: Session>"prendre un cliché" le cliché sera créé.
Différence avec: Session>"Enregistrer sous" cela crée aussi un cliché, mais vous vous retrouvez directement 'dedans', à la différence de "prendre un cliché".

Tracks & Busses Groupes

Fonctions clés:
-"V": pour les voir
-"A": pour activer ou déactiver le groupe
-"M","S","Re": dans l'ordre, est-ce que le Mute, Solo et l'Enregistrement concerne le groupe? Pratique pour jongler, genre si le solo est actif, mais pas le mute, ce qui vous permet malgré tout de sélectionner les pistes à l’intérieur d'un groupe actif (vous comprendrez à l'utilisation 😂).

Range & Marks:

Chai pas, m'en sert pas, débrouillez vous , ou demandez à Jam's ou Samuel! 😉
Apparemment c'est pour gérer les marqueur pour faire un CD, par exemple.

Options:

Quelques options que j'affectionne:
Ctrl+suppr : détruire le dernier enregistrement! (accessible dans le menu "edition")
"Suivre la tête de lecture" : se trouve dans le menu "Commandes"

Prêt pour enregistrer

Faites comme sur la photo, armez vos pistes et le bouton de contrôle générale, et c'est parti (bouton "play" ou barre espace)!

Table de mix

Bien pratique sur un deuxième écran séparé, vous la trouverez dans "Window">"Mixer".
Sur la gauche vous trouverez la liste de ce qui y est affiché, individuellement ou en groupe.
Le screenshot vous montre l'affichage par défaut.
Pour y faire apparaitre la section monitoring, allez dans "Session">"Propriétés" onglet "Monitoring" et cochez "Use monitoring in this section".

Sur les tranches, le signal passe du haut vers le bas, comme d'habitude.
L'espace noir vous permet d’insérer les greffons, sends, inserts et compagnie.
L'indicateur bleu "fader" vous sert de repère pour placer en post ou pré fader. Il permet aussi de désactiver le fader.

Quelque nouveautés depuis Ardour2:

Le panoramique permet de spatialiser un signal stéréo, et par la même occasion de déterminer la largeur stéréo du signal. Plus de détails sur ces subtilités sur http://manual.ardour.org/.

Gestionnaire de greffons (plugins)

Gestion des bus:

Nouvelle fonction, créer un "send"(départ) vers un bus déterminé en un seul clic!
Hmmm.. création rapide de bus, outils performants LV2, Calf-Saturator, on est pas loin d'un mixbus là.. en mieux avec le midi!

Editing (édition)

Le terme "éditing" est souvent employé pour décrire l'édition que l'on peut faire sur un enregistrement, grâce à notre bien aimée D.A.W.

Dessiner le gain:

Plusieurs solution, moi j'utilise le bouton dédié.
Maj+clic droit pour effacer un point. (cf .pdf)

Automation:

La logique est un peu bizarre, car elle va de Droite à Gauche, donc en sens contraire de la lecture. Pour dessiner un courbe voulue, il est donc plus simple de commencer par la fin, et de remonter dans le temps. Ne me demandez pas pourquoi...

Le MIDI

Vaste sujet qu'est le midi avec Ardour et aussi la grande nouveauté.
Il faut noter que la création de piste midi permet l'intégration d'instrument au format LV2 directement dans Ardour!



Il existe une version de Ardour 3 compilée avec support vst disponible sur la distribution AV Linux 6.

Bugs connus

• Suite à la suppression de piste/bus, il peut y avoir un soucis avec les solos, notamment si les pistes/bus étaient en solos.